La mise à disposition dans un point de retrait

Solution alternative à la livraison à domicile ou sur le lieu de travail, la mise à disposition en point de retrait présente un avantage très intéressant pour les enseignes : grâce à une massification des flux de dernier kilomètre, son coût est plus maitrisé. Elle se révèle également intéressante pour les clients à la recherche d’une solution peu onéreuse de livraison et qui offre la possibilité de récupérer sa commande à des horaires plus adaptés à son mode de vie. Pensée comme une réponse aux risques de grèves de La Poste, la livraison en point relais a été mise en place pour la première fois en France par les grands vépécistes historiques du Nord : La Redoute (Relais Colis) et 3 Suisses (Mondial Relay). Devenus les deux principaux acteurs sur ce segment, ils offrent aujourd’hui des solutions appréciées par les consommateurs en raison de leur faible coût, de leur praticité et du fort maillage territorial. Forme particulière du concept de point relais, le drive a également connu en France un succès unique en Europe. Atout concurrentiel majeur des click & mortar, le réseau de magasins a été mis à contribution dans la recherche de solutions logistiques alternatives. La plupart des retailers ont mis en place des solutions de click & collect, qui consistent à proposer au cyberacheteur la possibilité de retirer gratuitement son achat dans le magasin de son choix. Les Français ont clairement adopté ce nouveau mode de livraison : ils sont 88 % à se déclarer intéressés par ce service47 et plébiscitent sa gratuité (49 %), le gain de temps (47 %) sa facilité d’accès (46 %) et la possibilité de pouvoir vérifier la disponibilité du produit en magasin (42 %). Néanmoins, malgré ses atouts indéniables, son adoption par les enseignes ne s’est pas révélée aussi simple pour plusieurs raisons : Longtemps perçu comme une menace pour eux, les employés des magasins ont eu la plus grande réticence à promouvoir ce service de commerce en ligne. Le temps a néanmoins fait son œuvre, la pédagogie et la conduite du changement ont permis de faire prendre conscience aux équipes de la complémentarité des canaux web et magasin. Un flou persistait sur l’imputation du chiffre d’affaires généré par la vente en click and collect, longtemps affecté au site marchand. Nombre de magasins percevaient difficilement leur intérêt de proposer ce service et ne le traitaient donc qu’en bas de la liste de leurs priorités. Le choix de certaines enseignes de réattribuer ces montants au magasin de retrait a permis de solutionner ce malaise. Une gestion en silo des stocks a longtemps pénalisé ce mode de fonctionnement, créant des ruptures de stocks non anticipées et donc des insatisfactions. Problème de files d’attentes en cas de sousdimensionnement du service de retrait. Pour résumer, un service de click & collect (et plus largement une stratégie web to store) doit s’inscrire dans une stratégie omnicanale et un processus d’uniformisation des organisations des retailers.

Cuisiner en herbe

Je ne suis pas un cordon bleu, loin s’en faut. En fait, cela ne fait pas très longtemps que je me mets à la cuisine. Mais je m’y mets vraiment. La semaine dernière, j’ai même suivi un cours de cuisine à Paris chez Alain Ducasse. Je n’en avais encore jamais fait et je dois dire que j’ai bien apprécié la chose : l’ambiance y était très chaleureuse. Qui plus est, j’ai pu suivre sans problème (ce qui n’est pas forcément évident, quand on a autant de lacunes que moi dans le domaine !). Je craignais un peu de me retrouver entouré de ceintures noires culinaires, mais en fait, les participants étaient de tous niveaux. Certains étaient de véritables cordons bleus, c’est vrai, mais d’autres étaient plus comme moi : de simples débutants ayant tout à apprendre ! 🙂 Ce côté hétérogène aurait pu faire que ça se passe mal, mais finalement, c’est le contraire qui s’est passé : les cordons bleus n’hésitaient pas à aider les cancres et à leur montrer comment faire tel ou tel geste technique. Je crois que la bienveillance du chef a beaucoup contribué à cette ambiance très solidaire : il félicitait tout le monde et nous incitait à travailler ensemble. Bon, parfois j’avais un peu l’impression que nous étions des gosses que l’instituteur félicitait pour nos créations en pâte à sel ; mais ça avait un côté sympa, en fait : ce n’est pas tous les jours qu’on retourne en enfance, n’est-ce pas ? 🙂
Au terme de ce cours, je ne pense pas reproduire à la maison les recettes que j’ai réalisées durant ce cours : elles étaient un peu longues à réaliser, et je ne m’imagine pas cuisiner plus d’une demi-heure au quotidien. En revanche, j’y ai appris quelques techniques bien sympathiques, qui font que je suis un peu moins un désastre en cuisine. Et ça, c’est déjà pas mal !
Si, comme moi, vous êtes un Benny Hill de la cuisine et souhaitez progresser, n’hésitez pas : les cours de cuisine sont vraiment excellents pour acquérir du bagage technique. Plus d’informations par ici, pour ceux que ça intéresse. Davantage d’information sur ce cours de cuisine Alain Ducasse en suivant le lien.

L’agriculture et l’agroalimentaire, des activités résilientes mais fragiles en Île-de-France

Malgré la baisse du nombre d’exploitations et le caractère marginal de l’emploi dans l’agriculture (12 000 emplois, sylviculture comprise), l’Île-de-France est une grande région agricole. Près de la moitié de son territoire est consacré à l’agriculture. Les grandes cultures sont prédominantes, mais les cultures fruitières et surtout légumières sont encore présentes. Le blé est la production emblématique avec 5 % des surfaces de blé de la France. Dotée des terres à blé parmi les meilleures du monde, l’Île-de-France est très fortement excédentaire et exportatrice. Les productions légumières sont, après les céréales, le principal atout de l’agriculture francilienne (salades, oignons, radis, cresson). Mais face à l’ampleur de la demande, les échanges sont globalement déficitaires pour les produits agricoles. Avec près de 50 000 emplois en 2012, les industries agroalimentaires (IAA) constituent un secteur industriel encore important en Île-de-France avec trois filières majeures : la boulangerie/pâtisserie industrielle/fabrication de pâtes, la fabrication de boissons, et la transformation/conservation/préparation de viande. La deuxième et la troisième transformation, qui interviennent sur des produits déjà transformés et débouchent sur des produits à plus forte valeur ajoutée, comme les plats cuisinés, sont prépondérantes, alors que la première transformation (traitement de produits agricoles ou d’élevage bruts) est peu développée et souvent déconnectée de la production francilienne (sauf pour la meunerie et le sucre). Malgré la présence en Île-de-France de sièges sociaux de grands groupes et d’activités de recherche performantes, l’industrie agroalimentaire a du mal à se maintenir, comme en témoigne la baisse des effectifs employés et du nombre d’établissements : entre 2000 et 2010, le secteur a perdu 24 % de ses emplois et de ses entreprises. Les dynamiques sont différentes selon les filières : la confiserie et les plats cuisinés se développent, alors que la boulangerie/pâtisserie industrielle, la fabrication de boissons et la transformation de viande, pourtant fortement pourvoyeuses d’emplois, sont en net recul.

Le Président Trump défend Google

Le président américain Donald Trump a critiqué la détermination des concurrents occidentaux à imiter Yahoo et Google 5 milliards de dollars mercredi, exprimant que l’UE a « profité des Etats-Unis » Il a publié sur Twitter jeudi: « Je vous l’avais bien dit! Nous avons giflé cinq milliards de dollars sur nos sociétés fantastiques, les moteurs de recherche, ils ont vraiment pris du bon temps pour les Etats-Unis, mais pas pour très longtemps!  » Trump a semblé faire usage de l’amende antitrust comme une arme dans la guerre des affaires continue avec toute l’Union occidentale. Mercredi, il est vulnérable à une « énorme rétribution » de la part de l’UE, à moins que le bloc ne confirme des concessions considérables d’achat et de vente. Il coïncide avec le choix du Commissaire à la concurrence de l’Ouest d’imposer à Google les plus grands frais antitrust sur une seule organisation, au-dessus de son abus du système d’exploitation cellulaire Google android supérieur. Margrethe Vestager a déclaré que les moteurs de recherche possédaient son logiciel d’ordinateur portable bien connu pour protéger sa place de recherche. L’enquête a commencé en 2015, pré-en ligne datant de plus d’un an de la présidence de Trump, qui n’est pas rapidement connecté aux affaires entre les États-Unis et l’UE. Vestager a été vraiment interrogé sur Trump mercredi, en raison du contexte d’anxiété croissante entre l’UE et les États-Unis. Un journaliste a cité Trump, qui a récemment partagé avec le directeur européen des paiements, Jean-Claude Juncker, au G7: « Votre fiscaliste déteste l’Amérique ». Vestager a blagué comment la déclaration était juste 50% correcte. « Je travaille avec l’impôt sur le revenu et donc je suis une femme dans l’ordre qui est tout à fait raison », at-elle expliqué, mais extra: « Je suis semblable aux États-Unis. » Trump augmente sa rhétorique contre le syndicat, expliquant l’UE comme un «ennemi» des États-Unis. Trump a imposé des tarifs douaniers sur l’acier inoxydable et l’aluminium importés par l’UE, et envisage de les étendre à des véhicules importés. Le président devrait effectuer des discussions croquantes avec le directeur des paiements européens, Jean-Claude Juncker, à la Maison blanche après quelques jours, exactement là où il pourrait choisir de parler à nouveau des moteurs de recherche.

Barcelone et les nouvelles taxes

Les chercheurs en économie ont prouvé depuis très longtemps que les tarifs de douane constituaient une tromperie pour les consommateurs et un danger pour les industries. Pourtant, ces impositions demeurent en place, comme inamovibles. Au cours d’un séminaire la semaine dernière, un intervenant nous a exposé les enjeux et les raisons de leur survivance. Pour commencer, un montant de douane qui s’attache à une marchandise particulière ménage une industrie définie. Industries et dirigeants d’un même domaine s’accordent avec facilité pour exercer des pressions politiques soutenues. Ils s’accordent en effet facilement sur le fait que la question est prépondérante pour leur réussite. Et la solution est d’autant plus intéressante pour eux qu’ils n’auront pas à payer la note. Car, à compter de l’instant où un droit de douane est déterminé, son coût, qui se traduit par une majoration du coût pour la clientèle, est supporté par un groupe de gens beaucoup plus grand, qui a évidemment plus de mal à se concerter de la même manière : le peuple. Et les hommes politiques sont naturellement plus à l’écoute des lobbies qui élèvent la voix pour maintenir les tarifs douaniers : comme ils sont implantés dans des communes et des régions, leur vote peut avoir un impact significatif sur les prochaines élections. Aussi, pourquoi la contribution de l’État est-elle sous forme de droits de douane ? Des subventions ne seraient-elles pas plus adaptées ? Voire. Si l’industrie automobile en France peine face aux importations japonaises, il apparaît toujours plus facile de sanctionner directement le Japon en augmentant ses prix. Avec des subventions, l’administration devrait passer par les impôts pour récolter les fonds nécessaires. Et cela jouerait là aussi sur les prochaines élections. Dans bien des cas, un droit de douane est plus facile à mettre en place politiquement: il semble non seulement frapper les producteurs étrangers, mais il semble aussi consolider les recettes de l’État (alors qu’une subvention paraît quant à elle les atrophier). Et si nous savons qu’un tarif douanier touche résolument les clients en élevant le prix local du bien concerné, l’État exploite malgré tout les droits de douane car ceux-ci sont des impôts plus discrets et donc moins impopulaires. Même si, au final, ils pèsent très lourd dans le coût de la vie en France ! Retrouvez toutes les infos sur l’organisation de séminaire à Barcelone en suivant le lien.

Un secteur encore à l’ère de l’impunité

Les faiblesses de la régulation en matière de numérique ont plusieurs fois été évoquées au cours du séminaire. L’histoire des risques technologiques, étudiée par Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences au CNRS, nous enseigne que ce sont les controverses sociales provoquées par les accidents dus à l’introduction des machines à vapeur et de l’éclairage au gaz qui ont donné naissance aux grands principes de régulation (autorisation administrative préalable, normalisation des dispositifs techniques et compensation des victimes en cas de dommage). Appliquer ces principes au secteur numérique pour prévenir les bugs informatiques et les failles de sécurité serait déjà un grand pas, recommandé par Gérard Berry, professeur au Collège de France. L’absence d’analyse sociale des risques et des responsabilités dans un monde numérique accroît les probabilités d’une prise de contrôle inappropriée par une entreprise ou un État, d’une instrumentalisation et d’une utilisation non souhaitée ou non souhaitable des données amassées par les machines. La réponse a posteriori ne suffit pas. Ainsi, la loi Hadopi est venue réguler la pratique du téléchargement au moment où celle-ci disparaissait au profit du streaming. D’après Daniel Le Métayer, directeur de recherche au centre de recherche Inria Grenoble Rhône-Alpes à Lyon, la transparence doit être pensée dès la conception du service par ceux qui traitent les données personnelles (privacy by design). Pour Laurence Devillers, c’est aussi en amont qu’il faudrait définir l’autonomie et les capacités décisionnelles des robots en assurant la transparence des données collectées et des algorithmes utilisés.

Le théâtre Ford

Il y a peu, j’ai fait un voyage de groupe à New York, au cours duquel j’ai pu voir certains des monuments les plus célèbres des Etats-Unis : la Statue de la Liberté, l’Empire State Building, j’en passe et des meilleures. Pourtant, c’est un bâtiment bien moins impressionnant qui m’a finalement le plus impressionné : le théâtre Ford, que j’ai découvert lors d’une escapade à Washington. Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parlé, le théâtre Ford, qui a été construit à l’emplacement d’une ancienne église baptiste, possède un terrible passé. Car c’est là que l’acteur John Wilkes Booth tua le président Lincoln d’une balle dans la tête. Et je peux vous dire qu’en le visitant, on ne peut s’empêcher d’avoir un frisson en voyant ce morceau d’Histoire d’aussi près. Le théâtre Ford a pourtant failli ne pas être le lieu d’un tel drame. Peu après son inauguration, il fut en effet détruit par un incendie en 1862. Mais il rouvrit ses portes un an plus tard, entièrement rénové, et bénéficia alors d’une fréquentation importante. À la même époque, John Wilkes Booth, un acteur couronné de succès mais en semi-retraite, se consacrait au soutien des troupes confédérées. Lui et ses complices eurent l’idée de kidnapper le président Lincoln pour l’échanger contre des prisonniers de guerre sudistes, mais leur complot fut déjoué. En 1865, les confédérés subirent deux défaites importantes. Furieux, Booth décida d’assassiner le président et plusieurs membres de son gouvernement. Le 14 avril 1865, il pénétra dans la loge de Lincoln au théâtre Ford et lui tira une balle dans la tête. En s’échappant, Booth se cassa la jambe mais parvint tout de même à enfourcher un cheval et à disparaître. Il fut capturé et tué par balle douze jours plus tard. On porta Lincoln jusqu’à la résidence Peterson, près du théâtre, mais il s’éteignit au matin suivant. Pour la petite histoire, le gouvernement fédéral racheta le théâtre pour 100 000 dollars afin qu’il ne puisse plus jamais être un lieu de divertissement. Le bâtiment occupa donc des fonctions administratives jusqu’en 1893, quand la moitié avant de l’édifice s’effondra, tuant 22 employés et en blessant de nombreux autres. Bien que réparé, il dépérit au fil des ans et ne fut entièrement rénové que dans les années 1960, lorsqu’il redevint un théâtre dont le sous-sol abrite aujourd’hui un musée dédié à Lincoln. Les épreuves du passé désormais surmontées, le majestueux bâtiment de brique demeure un monument à la mémoire d’un des grands présidents américains. Le théâtre était déjà impressionnant à voir, mais l’agence qui organisait ce voyage de groupe nous a en outre permis de le visiter dans des conditions de rêve. D’ailleurs, je vous mets le lien vers son site. Si vous souhaitez visiter les Etats-Unis dans le cadre d’un voyage de groupe, je vous recommande de passer par eux. Retrouvez toutes les infos sur ce voyage à New York en suivant le lien.

La formation professionnelle en France

Malgré les améliorations liées aux plans successifs, le système de formation professionnelle des demandeurs d’emploi reste dépourvu d’une stratégie globale. Les principales initiatives dans ce domaine depuis 2013, dont le récent «Plan 500 000 formations» étaient centrées sur la formation et l’employabilité des demandeurs d’emploi au lendemain de la crise économique mais étaient principalement orientées sur le court terme. La Cour des comptes (2017b) a constaté que le financement des plans ponctuels successifs par l’administration centrale ne répondait pas aux problèmes d’efficience du système, dont la coordination entre les nombreux acteurs responsables du financement et de la mise en œuvre des politiques. Le gouvernement a annoncé pour le printemps 2018 deux réformes globales des systèmes de formation professionnelle et d’apprentissage, dont l’impact sur le plan de l’efficience et de l’efficacité devra être évalué. Les détails de ces réformes ne sont pas encore définis, mais les négociations et les consultations des partenaires sociaux ont débuté à l’automne 2017 sur la base d’un document d’orientation et de grands principes présentés par le gouvernement. En outre, sur les cinq prochaines années, 14 milliards d’euros supplémentaires devraient être injectés dans la formation professionnelle et l’apprentissage via le Plan d’investissement compétence (PIC), dans le cadre du Grand plan d’investissement de 57 milliards d’euros. L’objectif du PIC est de former 1 million de chômeurs faiblement qualifiés et 1 million de jeunes en décrochage scolaire et d’assurer à 300 000 d’entre eux une insertion durable sur le marché du travail. Le PIC impliquerait une augmentation annuelle moyenne de près de 12 % des dépenses publiques de formation professionnelle et d’apprentissage. Certains observateurs estiment que ces dépenses pourraient entraîner des retombées positives en cinq ans sur la croissance du PIB et des économies de dépenses publiques en raison de la réduction des allocations de chômage à payer (Berger, 2017). Dans l’ensemble, il reste à voir si la conception et la mise en œuvre du plan et des réformes systématiques permettront l’amélioration nécessaire et la surveillance accrue de l’efficience du système national de formation professionnelle.

La fin du mandat à vie

La modification selon le Président Emmanuel Macron vise également à transformer l’origine de “l’homo politicus” national. Fin du métier à vie, incarné par un Jacques Chirac, place au représentant qui travaille entre diverses activités professionnelles à la tâche de parlementaire en activité pour le bien de tous. À l’instar du président Macron qui souhaite exécuter le boulot en 2 mandatures de cinq ans. Ensuite, on envisage autre chose. C’est cela la démocratie neuve selon En Marche. Mais il ne faut pas s’arrêter là. En Marche souhaite graver cette modification de la représentation dans le marbre constitutionnel sous la déclaration toute simple: “interdiction du cumul de plus de trois mandatures identiques à la suite”. Le peuple applaudit à tout rompre. Selon Odoxia, les Français sont à 91% d’accord avec cette règle. Il était par ailleur écrit explicitement dans le programme électoral du candidat Emmanuel Macron. Comment expliquer donc la bronca des partis politiques présentés à l’Assemblée et au Sénat, à l’exception de En Marche et le MoDem de Bayrou? En effet c’est cheminer à l’encontre une symbolique valorisée. Le désir de garder le CDD pour les représentants du pays sensibilise ainsi le souhait de fonctionnement du pouvoir des assemblées. De fait, les français doivent préserver la capacité de nommer qui ils souhaitent autant de fois que nécessaire. Néanmoins, la professionnalisation des hommes politique, qui s’acquiert au fil des mandatures, est une preuve de maitrise face à un exécutif tout puissant. Dans une France stigmatisée par le déséquilibre des pouvoirs à l’encontre des Assemblées, la faiblesse des parlementaires n’est pas envisageable. C’est ce qui est capital derrière le mirroir démagogique de la réforme constitutionnelle à venir. La majorité présidentielle a il est vrai de bons arguments à présenter à cette inquiétude. La transformation de la France se repose sur les concepts non-cumul des mandats (déjà en vigueur), réduction du nombre de représentants, limitation des mandats dans le temps à trois dans tous les cas.

Développer la télémédecine

L’Assurance maladie et les syndicats de médecins débutent ce jeudi 18 janvier une négociation sur la télémédecine, que le gouvernement a décidé d’ajouter à la liste des actes remboursés par la Sécu au niveau national, après des années d’expérimentations locales. Les cinq syndicats représentatifs des médecins libéraux (CSMF, FMF, SML, MG France, Le Bloc) ont rendez-vous à 17h au siège parisien de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts). Son directeur, Nicolas Revel, connaît sa feuille de route depuis fin novembre: la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lui a demandé « d’inscrire la télémédecine dans le droit commun », comme le prévoit le premier budget de la Sécurité sociale du quinquennat. La négociation doit donc fixer les modalités pratiques et les tarifs de la téléconsultation (un examen médical par visioconférence) et de la télé-expertise (une demande d’avis entre praticiens). Les discussions ne porteront en revanche pas sur la télésurveillance, utilisée pour le suivi des malades chroniques. Le gouvernement mise principalement sur le développement de la téléconsultation, érigée en pilier de son plan de lutte contre les déserts médicaux. Ses prédictions budgétaires tablent sur 500.000 actes en 2019, un million en 2020, puis 1,3 million en 2021.L’ambition peut paraître modeste, mais le pari est loin d’être gagné: moins de 260.000 actes de télémédecine -de toutes sortes- ont été réalisés en 2015, selon la Cour des comptes. Mais le jeu en vaut la chandelle, notamment du point de vue financier. La même Cour des comptes, qui garde en permanence un œil inquiet sur les déficits de l’assurance maladie, attend de cette innovation de soulager les finances publiques. Attention, les médecins veillent à ce que ces économies ne proviennent pas du montant de la consultation. Le tarif devrait être de 25 euros, comme pour une consultation normale. Il pourrait grimper à 45 ou 60 euros pour des consultations plus poussées (imagerie, analyses sanguines, radiologie…). « Une téléconsultation a vocation à être rémunérée comme une consultation classique », affirme le directeur de l’Assurance maladie, qui considère par ailleurs que la télémédecine « doit s’inscrire dans un parcours coordonné » et il sera pour cette raison « attentif à ce que la place du médecin traitant soit respectée ». En revanche, ce système doit avoir des effets très bénéfiques dans le suivi des malades. D’après un rapport de la Cour des comptes cité par BFM, « les enjeux financiers sont estimés par certaines études à 2,6 milliards d’euros par an pour les hospitalisations et les transports sanitaires évitables, voire jusqu’à 9 milliards pour le coût de la non-observance des traitements ». En clair, dans un monde idéal où la télémédecine remplirait son rôle, faciliter des consultations rapides éviterait les fausses alertes qui provoquent de nombreux déplacements aux urgences, en ambulance, ou des hospitalisations liées au mauvais suivi des prescriptions médicales. Or, l’hôpital coûte très cher au système de santé français. « Avec 90,8 milliards d’euros selon les comptes nationaux de la santé, la part des dépenses hospitalières représentait 4,2 % du PIB en 2015 en France contre 3,3 % pour l’Allemagne en 2014. La part de l’hôpital dans les dépenses totales de santé s’élève ainsi à 40 %, ce qui place la France dans le trio de tête des États membres de l’Union européenne », détaille la Cour des comptes.