L’agriculture et l’agroalimentaire, des activités résilientes mais fragiles en Île-de-France

Malgré la baisse du nombre d’exploitations et le caractère marginal de l’emploi dans l’agriculture (12 000 emplois, sylviculture comprise), l’Île-de-France est une grande région agricole. Près de la moitié de son territoire est consacré à l’agriculture. Les grandes cultures sont prédominantes, mais les cultures fruitières et surtout légumières sont encore présentes. Le blé est la production emblématique avec 5 % des surfaces de blé de la France. Dotée des terres à blé parmi les meilleures du monde, l’Île-de-France est très fortement excédentaire et exportatrice. Les productions légumières sont, après les céréales, le principal atout de l’agriculture francilienne (salades, oignons, radis, cresson). Mais face à l’ampleur de la demande, les échanges sont globalement déficitaires pour les produits agricoles. Avec près de 50 000 emplois en 2012, les industries agroalimentaires (IAA) constituent un secteur industriel encore important en Île-de-France avec trois filières majeures : la boulangerie/pâtisserie industrielle/fabrication de pâtes, la fabrication de boissons, et la transformation/conservation/préparation de viande. La deuxième et la troisième transformation, qui interviennent sur des produits déjà transformés et débouchent sur des produits à plus forte valeur ajoutée, comme les plats cuisinés, sont prépondérantes, alors que la première transformation (traitement de produits agricoles ou d’élevage bruts) est peu développée et souvent déconnectée de la production francilienne (sauf pour la meunerie et le sucre). Malgré la présence en Île-de-France de sièges sociaux de grands groupes et d’activités de recherche performantes, l’industrie agroalimentaire a du mal à se maintenir, comme en témoigne la baisse des effectifs employés et du nombre d’établissements : entre 2000 et 2010, le secteur a perdu 24 % de ses emplois et de ses entreprises. Les dynamiques sont différentes selon les filières : la confiserie et les plats cuisinés se développent, alors que la boulangerie/pâtisserie industrielle, la fabrication de boissons et la transformation de viande, pourtant fortement pourvoyeuses d’emplois, sont en net recul.